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Roger-Louis Junod (1923 – 2015)

Romancier, essayiste et critique littéraire.

« Un heureux hasard m’a fait naître à Corgémont, ce village du Jura bernois où étaient nés Marcel Hofer, qui deviendra le romancier Lucien Marsaux, et le poète Werner Renfer. Mon père m’a fait lire leurs livres. J’y ai trouvé l’exemple de la métamorphose du quotidien, en l’occurrence jurassien, en littérature et comme une autorisation, voire une incitation. Plus tard, à Porrentruy, où certains aînés vénéraient Virgile Rossel, j’ai rencontré à l’Ecole normale Robert Simon, Jean-Paul Pellaton et Francis Bourquin, futurs écrivains jurassiens, tandis qu’au gymnase voisin mûrissait déjà la vocation de Jean-Pierre Monnier, venu de Tramelan, et l’ancien normalien Roland Stähli fondait la Revue transjurane. Et quelle découverte, en 1942, que celle des Chansons du mal au cœur, de Jean Cuttat ! »

Né à Corgémont le 21 septembre 1923, Roger-Louis Junod a obtenu une licence ès lettres en 1947 à l’Université de Neuchâtel. Il a enseigné le français (langue et littérature), à l’Ecole supérieure de commerce de Neuchâtel (ESCN, fondée en 1883), puis, dès 1960, à l’Ecole supérieure et gymnasiale de jeunes filles de Neuchâtel (nommée ainsi dès 1918), devenue le Gymnase Numa-Droz en 1976 (et qui prendra le nom de Lycée Jean-Piaget en 1997).
Pendant toutes ces années où il exercera avec un talent égal son métier de pédagogue et son activité de critique littéraire, Roger-Louis Junod publiera quatre importants romans : Parcours dans un miroir, roman (Gallimard, 1962 ; prix Bachelin 1963 et Prix littéraire de la Société jurassienne d’émulation 1963), Une ombre éblouissante, roman (L’Age d’Homme, 1968 ; rééd. coll. Poche Suisse n° 87, 1989), Les Enfants du roi Marc, roman (Bertil Galland, 1980 ; Prix Schiller 1980, Prix Alpes-Jura 1981), Dans le cerveau du monstre, roman, (L’Age d’Homme, 1987), ainsi que, entre autres, deux monographies : Saint-Imier et le Vallon d’Erguel (Editions du Griffon, 1958 ; rééd. 1964), Alice Rivaz (Editions Universitaires Fribourg, coll. Cristal n° 1, 1980) ; et deux essais : Beauté de la rose (Payot, 1954), Ecrivains français du XXe siècle (Payot, 1963, rééd. 1973).
Retraité depuis 1989, après avoir donné Caléidoscope, poésie automatique ([chez l’auteur], 1992), il publie encore des ouvrages très engagés : Nouvelle Donne en Arkadia, roman (L’Age d’Homme, 1993), Lettre ouverte aux socialistes du monde entier (L’Age d’Homme, 1994), Mirjana et les siens : chronique de 1995, récit (Ed. A la carte, 2002).

Depuis 2012, par le biais d’une convention entre l’ÆPOL et Mémoires d’Ici, il a veillé aux diverses modalités de préservation de son fonds et de sa mise en valeur éditoriale. Roger-Louis Junod nous a quittés le 9 juillet 2015.