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Hughes Richard

Poète, éditeur, biographe et libraire.

« Ce mot clair : Poésie / Ça c’était ton combat / Dans un petit pays / Où on ne la lit pas / C’était toute ta vie / Ta joie et tes tracas / Ta haute solitude / La raison de tes pas // Un dur combat c’était / On tirait le journal / Saint-Imier s’endormait / Et toi tu avais mal / En remontant chez toi // […] Un dur combat ce fut / Le jour n’est pas venu / Et quand ta voix s’est tue / Que cela fut ta vie / Un immense incendie / De trente-huit années / Personne ne l’a su / Et on t’a enterré // Ni plus ni moins » (1958, 60e anniversaire de la naissance de W. R.)

« Depuis quand le nom de Werner Renfer bourdonne-t-il à mes oreilles ? Très exactement depuis la fin d’une tumultueuse adolescence et de mes années d’errance, 1950-55. […] Je me sauvais avec ce que j’avais en poche, c’est-à-dire pas grand chose […] les sacoches de ma bécane bourrées d’ouvrages que j’emportais partout : Le Voyage au bout de la nuit, le Printemps noir, Rien à vivre, de Lucien Becker et un petit nouveau, modeste exemplaire au dos cassé […] : La Beauté du monde, poèmes de Werner Renfer. Une révélation ! A force de les lire, ces poèmes, de les remâcher, de les crier aux platanes des allées ou aux vignobles des collines, j’en savais certains par cœur. […] Ces vers me surprenaient, m’interrogeaient, me requinquaient. » (1998, centenaire de la naissance de W. R.)
 

Né à Lamboing en 1934, Hughes Richard a suivi l’Ecole normale de Porrentruy (1951-1953), avant d’exercer divers métiers dans l’Arc jurassien et d’aller, à la fin de 1959, s’établir à Paris, où il travaillera en qualité de collaborateur des éditions Rencontre, jusqu’en 1975. Il y devient aussi un exégète des œuvres de Blaise Cendrars, dont il dressera la bibliographie générale, et de Francis Giauque, son ami d’enfance. Revenu en Suisse, il sera libraire à Neuchâtel, puis « libraire en chambre » et éditeur, dès 1985, aux Ponts-de-Martel, dans le Jura neuchâtelois.
A côté des collaborations à de nombreux périodiques (Gazette de Lausanne, Journal de Genève, Journal du Jura, Jura Pluriel, La Quinzaine littéraire, Le Pays, Présence, etc.), Hughes Richard élabore une œuvre poétique au long cours et aux nombreux repentirs : Le Soleil délivré (1961), La Ballade pour parler d'adolescence (1962),
 La Vie lente (1965), La Saison haute (1971, 1990, 1998), Ici (1975, 1998),
 A toi seule je dis oui (1988, 1989, 1991, 2001), Petite musique des pays sans printemps (1990), Neiges (1995, 2006), Cher Blaise (2002, 2008),
 L’Or de Chasseral (2004) et Horlogerie minutieuse de la mémoire (2011).